C I R C U L ' A C T I O N
Quadriporteur

Lorsque les aînés perdent leur permis de conduire ou envisagent de cesser de conduire, plusieurs se tournent vers l’utilisation du quadriporteur* comme alternative pour parcourir des distances plus grandes qu’à pied, faire des commissions ou simplement pour le plaisir de se déplacer. Mais est-ce une solution appropriée ?

Conduire un quadriporteur est plus difficile qu’il n’y paraît. Physiquement, il faut être capable de manœuvrer le quadriporteur, particulièrement pour franchir des obstacles (chaîne de trottoir, cracs et divers nids de poule) et de garder l’équilibre pour éviter de tomber du quadriporteur ou de se renverser sur le côté. Il faut aussi passer dans des endroits serrés (ex. un cadre de porte) sans tout accrocher.

Au niveau perceptuel, il faut bien percevoir les distances pour ne pas accrocher des voitures et des piétons autour de soi ou encore des cadres de porte, des coins de murs, etc. Il faut aussi percevoir les hauteurs pour juger des endroits appropriés pour passer. Enfin, il y a la signalisation à apercevoir et à reconnaître pour s’y conformer. 

Au niveau cognitif, il faut retenir les consignes de sécurité, choisir le bon trajet pour se rendre à destination, gérer l’autonomie de la batterie et l’entretien, juger du comportement des autres usagers de la route pour réagir en conséquence, etc. L’utilisateur sera en contact étroit avec des piétons, des cyclistes et souvent avec des enfants qui peuvent être très imprévisibles sur une piste cyclable! 

En général, si ce sont les capacités physiques d’un conducteur qui lui font cesser de conduire une voiture, l’utilisation d’un quadriporteur est appropriée. C’est même un excellent moyen de demeurer connecté avec notre environnement et éviter l’isolement à domicile.

Lorsqu’un conducteur ne peut plus conduire sa voiture parce qu’il a des problèmes perceptuels (vision par exemple) ou cognitifs, l’utilisation d’un quadriporteur est plus rarement sécuritaire car elle fait appel à des habiletés semblables à celles de conduire une voiture, pour laquelle la personne a été jugée inapte. 

Bien qu’on serait tenté de penser que les risques sont moins grands étant donné la vitesse à laquelle les quadriporteurs se déplacent par rapport à une voiture, il faut aussi tenir compte du fait que l’utilisateur n’est pas aussi bien protégé en cas d’accident qu’en auto. Il suffit d’une courte recherche sur internet pour trouver des accidents au Québec où l’utilisateur a été blessé ou même tué. L’utilisateur n’était pas toujours en faute. En outre, le quadriporteur représente un risque de blessure important pour les piétons qui sont côtoyés de manière beaucoup plus rapprochée qu’en auto.

Il n’y a aucun permis de conduire requis pour utiliser un quadriporteur et aucune immatriculation n’est nécessaire. Il n’y a pas de règlement sur l’aptitude à conduire de ce genre de véhicule. C’est une question de responsabilité civique. Aucun vendeur de ces équipements ne fera de vérification sur l’état mental d’un client. Notez toutefois que pour obtenir cette aide à la mobilité via le programme d’attribution des triporteurs et des quadriporteurs du ministère de la Santé et des Services Sociaux, une telle évaluation est nécessaire et est réalisée par un ergothérapeute. 

* Pour alléger le texte, le mot quadriporteur est utilisé, mais les informations s’appliquent autant au quadriporteur qu’au triporteur.

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